Plan Climat 2030 : la stratégie climatique genevoise !

Alors que les questions d’urgence climatique sont de plus en plus soulevées, le canton de Genève a décidé de mettre une stratégie long terme visant un développement durable de toute la région. Dans son Plan climat cantonal (PCC), il donne les clés pour à la fois réduire l’émission des gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement global, et adapter les modes de vie aux nouvelles conditions météorologiques. Pour centraliser les informations et différentes initiatives, un site entièrement dédié à cette interrogation climatique a été récemment mis en ligne.

De l’accord de Paris en 2015 aux objectifs attendus pour 2050 à Genève

En rejoignant l’Accord de Paris en 2017, la Suisse s’est engagée sur la voie de la durabilité et du climat. Alors que l’objectif du Traité est de limiter la hausse de la température en dessous de 2°C, celle de la Confédération a déjà augmenté de 2.5 degrés depuis 1864. Selon les estimations de l’Office fédéral de l’environnement, la moyenne pourrait monter de 4.8 à 6.9°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Pourquoi un tel dépassement par rapport aux autres pays ? Notamment à cause de la situation géographique continentale de la Suisse. Pour répondre à cet état de fait, le Conseil d’État de Genève a été chargé d’élaborer un plan climat cantonal, dont le premier volet a été publié en 2015. L’urgence climatique ayant été décrétée en 2019, les ambitions ont été revues à la hausse pour ensuite être inscrites dans le Plan climat cantonal 2030 – 2ème génération en avril 2021. Nous y sommes.

Deux objectifs ambitieux pour une transition écologique du Canton de Genève

L’action du PCC est double. D’un côté, il s’agit d’une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire, par rapport aux chiffres de 1990 d’ici 2030. Autrement dit, l’objectif est de passer d’un bilan carbone de 11 tonnes de CO2 par habitant en 2012, à 3.5 en 2030 pour finalement atteindre moins d’une tonne en 2050. On vise ainsi la neutralité. De l’autre, il est question de s’adapter aux conséquences des changements climatiques, qui vont indéniablement impacter nos modes de vie. Ainsi, en résumé, cette feuille de route propose des actions pour se protéger contre les événements climatiques extrêmes, la propagation des agents pathogènes et les troubles sociaux, tout en préservant l’environnement, les ressources naturelles et la santé. Bref, la qualité de vie. Parlons des chiffres. Concrètement d’ici 2030 le canton prévoit notamment d’atteindre 1 050 kilomètres d’aménagement cyclables (contre 875 kilomètres actuellement), de rénover plus de 4 000 bâtiments et d’augmenter de 10% la consommation d’aliments GRTA pour arriver à 60%. Le deuxième échelon cible est 2050. D’ici cette année 100% du système de chauffage devrait passer en énergie renouvelable, 30% du territoire serait favorable à la biodiversité et près de 150 000 nouveaux arbres permettraient d’atteindre 30% de canopée en 2070.

Deux objectifs, sept axes et 41 mesures concrètes pour 560 millions de francs investis annuellement

Le PCC s’articule en deux parties. La première, plus théorique, présente les deux objectifs à travers sept axes stratégiques de travail. Des volets « Énergie et bâtiments », « Mobilité » et « Biens de consommation » à « Espaces naturels et biodiversité » et « Implication des acteurs et actrices », en passant par « l’Aménagement du territoire » et la « Santé », l’ensemble des interrogations de la société sont en train d’être adressées et suivies à l’aide des macro-indicateurs. La deuxième partie, quant à elle, est plus empirique. Au total, 41 fiches de mesures ont été définies pour atteindre les objectifs et réduire les émissions des GES des différents domaines. Une façon ludique et concrète de présenter les actions à mettre en place. Ainsi, les thématiques tant discutées de construction durable, économie circulaire, circuits de proximité et consommation locale entrent tout naturellement dans les objectifs du PCC ! Finalement, l’avenir est une affaire de tous !